NADA New York

02 mai - 05 mai 2024

NADA New York

02 mai - 05 mai 2024




 

La galerie Ceysson & Bénétière a le plaisir de présenter un stand entièrement dédié aux nouvelles peintures de l'artiste basée à Brooklyn Rachael Tarravechia, spécialement réalisées à l’occasion de NADA New York. Cette série d’œuvres entrera en dialogue direct avec l'exposition individuelle présentée à la galerie Ceysson & Bénétière de New York à partir du 8 mai 2024.


Rachael Tarravechia a toujours été fascinée par l'intersection entre la culture populaire, l’expérience féminine de l’enfance et l'horreur, entremêlant des récits et des scènes de sa propre vie dans ses compositions. Dans ses œuvres récentes, Rachael Tarravechia met en scène ses compositions dans de mystérieux intérieurs de maisons des années 1970 réellement disponibles à la vente sur le site Zillow. Alors que ces pièces semblent de prime abord lumineuses, étincelantes et accueillantes, elles se révèlent lentement parsemées des traces d'un événement sombre et inquiétant. Les tapis moelleux, les papiers peints psychédéliques et les murs recouverts de miroirs entraînent le spectateur dans le labyrinthe déroutant et onirique du monde de Rachael Tarravechia.  

Ce dernier se voit accueilli par une avalanche de douceur dans un monde de téléphones Barbie, de grands yeux attendrissants, de papillons et de nœuds, et attiré par la familière innocence de personnages et d’objets tirés des classiques de jeunesse des années 90, comme Hello Kitty et Sailor Moon. Une fois que ses yeux se sont habitués à la température chaude des tons rouge et rose de la palette de l’artiste, il ne lui faut pas longtemps pour remarquer les armes et l'absence inquiétante de toute présence humaine. Un couteau, une faux, une main gantée en lévitation sur le point de couper un cordon téléphonique : tous ces éléments dirigent l’attention vers un évènement mystère sur le point de se révéler. Rachael Tarravechia ne fournit aucune trame narrative, seulement des indices, ce qui donne l’impression que la réponse est à portée de main, sur le bout de la langue, attirant notre regardant toujours plus profondément dans son univers.


Rachael Tarravechia puise son inspiration esthétique et narrative dans le cinéma d'horreur japonais et les films italiens Giallo, particulièrement connus pour leur atmosphère d’horreur psychologique ou surnaturelle. Ces films se déroulent dans des décors assez similaires aux intérieurs que Tarravechia représente. Les plans longs et les tueurs sans visage laissent au décor le soin de raconter l'histoire. L'état psychologique et sexuel des victimes, principalement des femmes, évoquent les vieux stéréotypes moralisants associés à l'hystérie et au danger de la sexualité féminine. Par ailleurs, les objets en lévitation qui semblent comme possédés apparaissent souvent dans les films d'horreur japonais des années 1970, notamment House (1977).


C'est l'équilibre subtil entre douceur et âpreté qui fait toute la magie des peintures de Rachael Tarravechia. Les œuvres elles-mêmes semblent rayonner d'une aura surnaturelle mystérieuse dont il est impossible de détourner le regard. La face sombre de l’enfance féminine, les méandres du développement psychologique et l'expérience enivrante de la perte de soi sont au cœur du travail de Rachael Tarravechia. En dialogue direct avec des films tels que Les Vierges suicidées de Sofia Coppola (1999) et Une vie volée de James Mangold (1999), Rachael Tarravechia représente une voix puissante dans l'analyse que fait cette génération des épreuves de l’enfance typiquement féminine.