Françoise Ley

Mon travail est un travail narratif qui invite le spectateur à regarder de près, à plonger dans les différentes couches et les différentes histoires de chaque toiles.

Je juxtapose des éléments et des techniques dans une même toile. Moments gestuels, éléments graphiques, côtoient des éléments très sensibles. De même, des éléments imaginaires qui nous ramènent à nos rêves d’enfants jouent avec des formes géométriques. Il y a une dualité entre harmonie et chaos, discipline et impulsivité, réflexion et imagination.
J’aime “basculer les associations attendues” (Michèle Destarac).

Toutes formes d’expression orale ou écrite ont une très grande influence sur mon oeuvre.
Même si mon travail est abstrait, ce qui m’intéresse avant tout, c’est l’homme et son histoire, ses émotions, sa spiritualité…

Dans ma démarche artistique, il y a des moments de grande spontanéité et d’impulsivité, ainsi que des phases de contemplation et de recherche intenses. A la fin du processus, je cherche de façon méticuleuse à établir l’harmonie.
L'engagement et le travail de l'artiste Françoise Ley

Lors de ART2CURE 2017, dans l'exposition présentée à la BIL, Françoise Ley exposait une série de petits tableaux qui ont attiré mon attention par leur singularité. remarquablement construits grâce au recours à des jeux de techniques et de thématiques combinant peinture, mine de plomb, collages photographiques avec des motifs"figuratifs" d'un réalisme quasiment académique ou s'apparentant aux tracés hâtifs des graffiti, ces tableautins laissaient pressentir de plus grands formats.

La visite de l'atelier au 1535° Differdange a été à cet égard plus qu'intéressante. j'ai pu m'entretenir avec Françoise Ley, la questionner sur son travail en cours, sa formation, voir aussi des oeuvres plus anciennes que celles montrées à la BIL. J'ai été heureusement surpris par sa progression, la mise au point, avec opiniâtreté de sa "manière" dont les regards formats plus récents attestaient qu'elle était parvenu à ce point de maturité qui approche l'affirmation d'un "style" qu'il ne suffit pas de simplement exploiter. Comme les artistes talentueux, avec la conviction et l'assurance, ce qui n'exclut ni le doute ni l'inquiétude, Françoise Ley parvient à imposer l'évidence de son savoir faire, de son style, d'emblée identifiable par le spectateur, mais elle amorce des remises en cause, des incertitudes, des questionnements formels, des redéfinitions spatiales, témoignant qu'elle ne se satisfait pas de l'acquis. Son travail est une sorte de quête, non pas d'un impossible absolu, mais d'une configuration formelle où formes et couleurs se joueraient d'une spatialité complexe imbriquant des profondeurs, des plans étagés, toujours rabattus dans la planéité affirmée du support.

Ses oeuvres récentes m'ont confirmé ce que me laissait présager les heureuses prémices des tableautins vus avec plaisir à la BIL, à savoir que cet art délibérément abstrait n'est pas un travail s'inscrivant dans le sillage d'une abstraction défunte. Tout un large pan de l'art contemporain, surtout européen, en célèbre, depuis plus de vingt ans, avec jubilation les funérailles. Mais cet art contemporain, qui ne l'est plus ou ne l'est qu'à lui même, déjà bien essoufflé, s'enlise, sans recours et avec obstination dans les ténébreux abysses où il naufrage nombre de talents. La scène artistique allemande, dont au début de ce siècle, un artiste luxembourgeois audacieux fut l'un des protagonistes majeurs - Michel Majeurs-, a renoué, depuis belle lurette, avec la peinture à l'instar de la scène américaine animée, aujourd'hui par des artistes "féministes", telles Mary Heilmann, Suzan Frecon, Amy Sillman, etc. Bien délaissées depuis les années soixante-dix, elles sont devenues, depuis dix ans, les "Stars" confirmées de l'art international. En Asie, en Amérique du Sud, aux États-unis, bien évidemment, on ne peut désormais plus parler d'un retour à la peinture, mais bien plus sûrement d'une peinture de renouveau dans le champ de laquelle se cristallisent les formes et les thèmes de ce musée imaginaire rêvé par Malraux et accompli par l'Internet. Il n'y a plus, aujourd'hui, d'avant garde bâtisseuse de cités idéales, mais, bien plus heureusement, la création de mondes personnels et la poursuite d'aventures singulières qui nous aident à vivre le présent et à espérer en l'avenir. Mieux que l'ont fait les avant-gardes du XXe siècle. L'oeuvre de Françoise Ley participe de ces aspirations résolument internationales. Elle contribue cette création de nouveaux mondes et de nouveaux espaces. Elle accepte d'en prendre les risques. Françoise Ley mérite notre attention et notre soutien. Elle oeuvre en vraie professionnelle avec la même énergie que les artistes citées et la même ferveur dont savent faire preuve Sadie Laska, Katherine Bernhardt, Carie Moyer ou Katharina Grosse.


Bernard Ceysson
2018
- Françoise Ley, Interlude, Ceysson & Bénétière, Wandhaff, Luxembourg (L)
-Schwaarzt Haus, Temporary Art Gallery, Luxembourg (L)
-Art2Cure, BIL, Luxembourg (L)
01/07-14/09/2018


-Luxembourg Art Week (L)
- Exposition des artistes résidents, Galerie H2O, Obercorn (L)
-Art2Cure, BIL, Luxembourg (L)​
- Beyond the Fire
"What matters most is how well you walk through the fire." Charles Bukowski )
Cercle Munster, Luxembourg (L) (solo show)


-HouseMix, House 17, Luxembourg-City (L)
- Centre Boyu Culture, Shanghai (China)
- Exposition des artistes résidents, Galerie H2O Obercorn (L)
-Museum of Tiananmen Square, Peking (China)
-Songzhuang Art Gallery, Bejijing, (China)


-Art Nordic, Copenhagen (DK)
-Biennale d'Art contemporain de la commune de Strassen (L)
-Exposition "La liberté d'expressions" organized by Cercle Artistique du Luxembourg at Musée de la Résistance, Esch-sur-Alzette (L)
-Salon International de la Madeleine, Paris (F)
-Exposition des artistes résidents de Differdange, Galerie H2O Obercorn (L)
-Salon d'Automne d'Aulnay-sous-Bois (F)
-EuropArtFair, Rotterdam (NL)


Ralph Weis, Luxembourg (L) (solo show)