Paule Soubeyrand

Paule Soubeyrand mène parallèlement à son activité artistique une pratique d’architecte et une actvité d’enseignante de la représentation d’architecture à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne.
L’Expression

Un environnement visuel et culturel déterminé par un père collectionneur expert en textiles anciens a empreint Paule Soubeyrand des « choses faites de fils ». Après avoir étudié les tissus anciens - tissus coptes, perses, cachemires, ottomans, orfrois, … - les techniques, les matériaux, le sens, Paule Soubeyrand a regulièrement associé à sa pratique d’architecte les structures tissées et leur intégration et interaction dans l’espace.
Sa rencontre avec les Pictorial Weavings d’Anni Albers, et sa recherche de nouvelles formes ont bâti sa démarche théorique. Comme l’analyse notamment Jean-Paul Leclerq  : “ Ces structures (pictorial weavings) offrent plaisir plastique et incitation, par la discontinuité manifeste de la matière, à comprendre les principes qui les organisent, ces principes pouvant êtres reconstitués à partir de l’œuvre elle-même, qui est ainsi sa propre clé nécessaire et suffisante. Ce sont là des plaisirs d’observations et des plaisirs mathématiques, d’abstraction pure. “
Ainsi, les œuvres tissées de Paule Soubeyrand s’observent par la compréhension et la maîtrise des principes qui les organisent.
Comme pour l’architecture, le dessin de construction prenant vie avec la matière, l’œuvre tissée passe par la maîtrise technique de sa production : armures, tracés, matériaux.
L’œuvre tissée donne le plaisir d’observer, de comprendre des champs graphiques, de chercher un langage intelligible, d’éprouver l’émotion d’une révélation, va et vient entre environnement spatial et espace tissé, interaction d’échelles : présence, parcours visuel et capture d’un ordre.

La Recherche

L’assemblage de deux fils est l’une des premières structures pensées par l’homme. Le tissage, croisement de fils de chaîne avec des fils de trame, ceux-ci passant à travers les précédents, détermine une structure orthogonale discontinue qui donne sa capacité polymorphique à la construction. De la tenture à la bannière, au vêtement qui accompagne les mouvements du corps, le tissu, construction humaine, a acquis le statut d’un matériau à part entière à l’instar de la pierre, du métal, du bois, du papier… L’homme le produit et le renouvelle pour de nombreux usages : il arme, diffuse, occulte, il est interactif.
« La simple satisfaction que nous procurent les propriétés des matériaux est partie prenante de celle que nous procure l’art en général » .
Valeurs expressives et spatiales ont amené Paule Soubeyrand à l’énoncé théorique dans lequel s’inscrit aujourd’hui sa production : Architrames. Architrame désigne, dans sa définition artistique, des structures spatiales, interactives, unitaires par l’assemblage géométriquement et techniquement maîtrisé d’éléments différents.
Ces structures font appel à différents matériaux, utilisés isolés ou associés, passifs ou actifs : fibres, métal, verre, exploitant, selon les projets, des caractéristiques de luminescence, de rémanence, de conductibilité, …. .

Un exemple : « les Jetés de lumière » : stuctures soie et métalloplastique.

Les niveaux d’organisation des fils, leur matérialité et l’environnement lumineux font l’expression de l’œuvre.
Le Jeté de lumière est une Architrame dont « la variation d’aspect accompagne la variation de l’éclairage naturel et le basculement vers l’éclairage artificiel l’obscurité venue » . L’émission de lumière est un principe actif de cette Architrame.
Expositions monographiques à la galerie
PAULE SOUBEYRAND, Genève
29 janvier - 08 mars 2015


« Jouer la lumière : le textile, la lumière et l’œil » Musée des Arts Décoratifs, Paris, 2001.
« Inspiration lumière » journées culturelles de la SIA, Berne, 2005.
Art du Dessin, Publication annuelle depuis 2007, Édition EPFL