André-Pierre Arnal

12 décembre 2015 - 04 mars 2016

André-Pierre Arnal

12 décembre 2015 - 04 mars 2016




 L’exposition Arnal à Luxembourg est une première dans la carrière du peintre. Elle présente une espèce de rétrospective allant des années Supports/Surfaces à ses dernières productions qui résument des périodes récentes (monotypes colorés) et des bombages sur papiers et toiles pliés.

Toute sa production est un travail sur le signifiant.

« Si je fais un effort de concentration pour essayer de définir mon processus de création, de fabrication matérielle d’un objet sensible, l’image de l’engrenage me vient à l’esprit. Chaque création s’articule sur la précédente et sur la suivante. Telles des dents qui trouvent leur place dans les dents d’en face, avec l’énergie nécessaire qui fait tourner le système. De cette accumulation d’expériences de fabrication, naît ce qu’on appelle le métier, maîtrise de plus en plus grande en efficacité et en subtilité. Dans mon cas, comme dans beaucoup d’autres, les objets nécessaires au travail, ces outils existants ou inventés, s’accumulent et forment un environnement considérable.

La vision, si je peux m’exprimer ainsi, que je ressens au moment où je peins, est celle d’un réel désir d’aller vers la beauté, notion très abstraite, quasi philosophique peut-être même mystique, à atteindre physiquement par l’agencement de matières et de forme, de couleurs et de rythme, de symétrie et d’harmonie, le tout dans l’instant d’une réelle et spontanée improvisation.
Qu’une structure favorite et instinctive soit sollicitée, je ne le nie pas. Mais en dernière instance l’élément d’improvisation l’emporte. Le choix des matériaux de ma création ont deux origines. D’une part c’est un choix conscient et prémédité et d’autre part il s’agit d’un choix dans l’instant et dans l’espace environnant qui complète et souvent bouscule le premier choix. »

André-Pierre Arnal


Né à Nîmes en 1939, André-Pierre Arnal travaille à Paris. Imprégné de culture méditerranéenne, baigné dans les paysages bas-Ianguedociens et cévenols, il tire de sa double formation, littéraire et plastique, une activité duelle unissant peinture et une écriture vécue et transmise par le biais de l'enseignement du français durant plus de trente ans. Servi par cette double pratique, par le goût de l’expérimentation aventureuse des divers aspects de la production picturale, il a su concentrer son attention et sa recherche sur son propre cheminement intérieur.
Après un rapide passage aux Beaux-arts de Montpellier, il poursuit dans les années 1960 une recherche solitaire, marquée par la découverte de Matisse, des abstraits américains ­et surtout de Paul Klee. A partir d'une exploration de la technique du "monotype", son goût immodéré pour les objets d'art populaire l'amène à s'en inspirer et il fera de la "cocotte en papier" le point de départ d'une série de pliages sur toile qui, dans les années 1970, l'inscrira naturellement, tout comme son rapport au langage, dans la problématique du groupe Supports/Surfaces, dont il va partager l'aventure. Il prend position contre une conception individualiste de l'artiste. L'accent est mis sur la déstructuration du support traditionnel de l'œuvre dont les différentes composantes - le cadre, le châssis, la toile et la couleur - sont considérées dans leur individualité.
Depuis, André-Pierre Amal n'a cessé de rebondir, explorant une infinie variété de supports - de la toile de coton à l’ardoise d'écolier - et de techniques : monotypes, empreintes, fripages, froissages, pliages, teintures sur réserve, ficelages, frottages, pochoirs, arrachements, collages, déchirures obliques. Travailleur méthodique, aimant la dynamique de l'expérimentation comme l'ancrage réel dans les matériaux sensuels, avec une prédilection de plus en plus marquée pour la couleur, il réinvente la notion de série, par la démultiplication à l'infini de son travail de peintre.
Depuis quelques années, la production de l’artiste s'est orientée vers un cloisonnement de la toile peinte, en même temps qu'il utilise, récupérées et accumulées depuis longtemps, des cartes routières entoilées, pliables ou déployées, faisant appel à plusieurs techniques intégrées. Ce "dessus des cartes" donne lieu à des résultats plus complexes que ceux des premières séries d'un travail qui couvre aujourd'hui plus de quatre décennies.

Janesther Szlovak


 




Artiste de l'exposition : André-Pierre Arnal


Informations Pratiques

Ceysson & Bénétière