Ceysson & Bénétière

La galerie Bernard Ceysson, Saint-Étienne, présente du 13 mai au 20 septembre 2009, une exposition de l’artiste luxembourgeoise Dany Prum. Dany Prum s’est d’abord consacrée à l’art vidéo et a réalisé des installations qui lui ont valu une grande notoriété. Puis, elle a entrepris un travail de peintre et de dessinatrice qui lui ont permis d’introduire, dans ses relations avec le réel, une distanciation que renforcent les contraintes impérieuses du métier de peintre, contraintes qu’elle affronte et subvertit avec brio. Pour ses œuvres sur toile, elle utilise des encres qui fartent seulement la toile mais donnent la sensation tactile d’une matérialité profonde. Elle sait jouer à merveille de la fluidité des encres pour créer des transparences et des effets d’opacité d’une grande efficacité visuelle. Chats, chiens, chèvres envahissent ses peintures, les peuplent d’une vie intense qui retourne les êtres humains à l’animalité de leur espèce, sans trivialité, avec une générosité humaniste qu’exalte le sens aigu du coloris que possède Dany Prum. Ces œuvres sont souvent des critiques allègres des rituels de la civilisation humaine. Mais cette critique, comme dans la série consacrée à cette cérémonie religieuse luxembourgeoise appelée l’Octave, est tempérée par les saveurs des blancs, dignes de ceux de Pierre Subleyras. Dany Prum n’hésite pas peindre les vieux, des enfants et adolescents malades dont une série de pastels aux coloris brutaux dit la réalité et la vérité de leur vécu, de leur bonheur, sans compassion. L’art de peindre lui offre cette capacité. Et c’est ce pouvoir de la peinture qu’elle célèbre, un pouvoir que ne possèdent pas toujours les « images » de l’art « à l’ère de sa reproductibilité technique ».