FEED THE METER

26 septembre 2015 - 30 janvier 2016

FEED THE METER

26 septembre 2015 - 30 janvier 2016




 Sous un titre qui mérite d’être explicité, Feed the Meter* la galerie Bernard Ceysson, présentera du 26 septembre 2015 au 9 janvier 2016, dans son espace de Wandhaff / Windhof, une exposition « muséale », consacrée au « revival » de la peinture qui anime la vie artistique new yorkaise contemporaine. Pressenti depuis quelques années, on en mesure mieux, aujourd’hui, la force et l’ampleur. Deux expositions ont entrepris d’en rendre compte par des choix d’oeuvres divergents mais convaincants. La plus récente a été présentée par le Kunstmuseum de Bonn. La plus ancienne par le MoMA, à New York. Le Kunstmuseum a tenu à se distinguer en ne resserrant pas son choix aux seuls artistes sélectionnés selon les critères définis et déclinés par Laura Hoptman, organisatrice de la seconde The Forever Now, Contemporary Painting in an Atemporal World. Au MoMA, Laura Hoptman entendait bien nous donner à voir les « masterpieces » de ce revival.
Notre exposition, conçue et préparée par Wallace Whitney, s’inscrit dans le sillage de ces deux expositions. Mais à la différence du Kunstmuseum de Bonn, elle se concentre sur la tendance privilégiée par le MoMA en ne se limitant pas à l’illustrer par la seule présence d’artistes confirmés. Plus ouverte sur la jeune création, elle met l’accent sur la déconstruction du tableau opérée par certains des artistes exposés. Elle privilégie la couleur, comme pour nous garder de la bienséance « tonale » dominante dans la production artistique contemporaine.
Elle montre comment l’Internet offre aux artistes, aujourd’hui, l’accès à des flux et des stocks d’informations de thèmes, de formes, de styles et de manières. Ces données, ces artistes se les approprient et les réemploient en les décalant de leur contexte temporel, géographique, socioculturel : ils ne sont plus que des « motifs ». Dans le catalogue de For Ever Now, Laura Hoptman décline les processus auxquels les artistes ont recours : reanimation, reenactment, nostalgia, cannibalism, etc., décrivant ainsi parfaitement l’ambiance dans laquelle ceux-ci créent aujourd’hui, confrontés à la globalisation, à l’instantanéité de la disponibilité et de la propagation d’un musée imaginaire dont Malraux ne pouvait prévoir la profusion des contenus et l’unidimensionnalité.
Peindre, aujourd’hui, ce ne peut plus être le retour à l’ordre du passé ou l’exorcisme du présent pour annoncer l’avenir. Il n’y a plus ni d’arrière-garde ni d’avant-garde. Il ne resterait plus désormais aux artistes qu’un présent où tenter de vivre et de créer.


Feed The Meter présentera des œuvres de :
Jonathan Allmeier / Trudy Benson / Lizzi Bougatsos / Sarah Braman / Matt Connors / Mira Dancy / Joe Fyfe / Chris Hood / Sadie Laska / Lauren Luloff / Dona Nelson / Eric Palgon / Elena Pankova / Jon Pestoni / Tyson Reeder / Amanda Ross-Ho /
Adriane Rubinstein / Spencer Sweeney / Annette Wehrhahn / Anke Weyer / Wallace Whitney /


* Le choix du titre a été inspiré à Wallace Whitney lors de ses visites aux artistes présentés dans l’exposition. Contraint par la dispersion des ateliers à utiliser sa voiture, il a dû nourrir les parcmètres en abondance. Les nourrir est donc devenu pour lui le sujet principal de son activité. Ce choix a déterminé les images de notre communication. Ces images nous portent à rêver à l’Amérique, à New York, à la Californie. Implicitement elles nous disent que cette exposition est, à sa manière, une célébration d’un art vraiment américain, énergique et efficace. Et que cette peinture n’est possible qu’à New York ou à Los Angeles. En retour elles nous suggèrent de regarder autrement l’art européen, surtout l’art français, l’art fait en France, mésestimé on ne sait trop pourquoi.