Ronald Ophuis

Painful Painting

22 septembre - 10 novembre 2018

Ronald Ophuis

Painful Painting

22 septembre - 10 novembre 2018




 

La Galerie Ceysson & Bénétière est fière de présenter l’exposition Painful Painting - Ronald Ophuis. Plusieurs trames narratives composent cette exposition des séquences picturales les plus récentes d’Ophuis, des survivants des camps de concentration pendant la deuxième guerre mondiale aux bourreaux et aux victimes pendant les guerres civiles en Afrique, en passant par les conflits plus récents qui ont ensanglanté le Moyen-Orient.
Les œuvres d’Ophuis tantôt attirent et révulsent, car elles suscitent à la fois une sensation d’émerveillement pour leur beauté et un frisson d’effroi. Ophuis fait un usage stratégique de ce que lui offre l’esthétique de la peinture à l’huile, avec sa manière si caractéristique de traiter la peinture et de la transformer en minutieuses compositions. Mais les sujets qu’il choisit sont généralement conflictuels, de sorte que le spectateur est poussé à prendre position sur ce qui est représenté. Ophuis a recours au pouvoir de la peinture pour mettre le visiteur au défi de se rapporter au contenu de l’œuvre.
À travers ses tableaux, Ophuis dépeint le comportement de l'homme dans des circonstances extrêmes, en s’inspirant de textes écrits par des historiens, des journalistes, des écrivains, des poètes et de sa propre imagination. En suivant les reportages des médias et en regardant des documentaires et des films ayant trait au sujet qu’il entend peindre, il en stocke les images. Si possible, Ophuis visite les endroits où se sont déroulés les conflits et parle avec les gens qui en ont vécu les événements. Il prend également des photos de l’environnement dans lequel l’histoire a eu lieu. Après quoi, les scènes qui sont enfin représentées sont des élaborations propres à l’artiste, contrairement aux images que nous voyons à travers l’objectif des photographes de guerre. Une différence non des moindres et qui a souvent été source de controverse. Reste à savoir pourquoi l’artiste a choisi cette image, tandis que le photographe n’a fait qu’enregistrer le crime.
Ophuis ne prend aucune position morale quant aux images qu’il peint, pas plus qu’il ne craint les émotions qu’éveillent ses tableaux. Bien au contraire, il est là pour recharger les histoires avec des émotions et des pensées et tenter de faire du spectateur un témoin inquiet, car il ne peut y avoir désir de juger et de considérer qu'après une implication émotionnelle. Y a-t-il une place pour ces images dans notre mémoire ? Reflètent-elles notre culture commune ? Peuvent-elles faire partie de notre mémoire collective ? Prennent-elles le pas sur les événements historiques et montrent-elles le genre humain tel qu’il est réellement ? Avec le temps, les événements historiques ont souvent tendance à perdre leur force émotionnelle, au point de remettre en question notre capacité d’empathie et de ne plus éprouver d’émotions à leur égard. C’est justement en laissant une blessure exposée qu’Ophuis tente de racheter sa culpabilité quant au vide qui en résulte.


Théâtre La Tregua (La Trêve)
Pour sa nouvelle série de tableaux, Ophuis s’est inspiré du livre autobiographique intitulé La Tregua (La Trêve) de l’écrivain italien Primo Levi (1919-1987). Dans son livre, Levi raconte comment, libéré d’Auschwitz par l’Armée rouge, il se trouve à devoir accomplir une étrange marche, six mois durant, traîné d’avant en arrière par ses libérateurs à travers une Europe de l'Est effondrée, avant de pouvoir rentrer chez lui en Italie. Parmi les millions de personnes déplacées, Levi a voyagé avec un groupe d'anciens détenus du camp de concentration, qui organisaient de temps à autre des récitals les uns pour les autres. Ophuis a pris cet exemple de la résilience de l'esprit humain face à des situations traumatiques comme point de départ pour de nouvelles toiles. Dans ses tableaux, il donne vie à une soirée spectacle au cours de laquelle les clowns, intermédiaires de l'adaptation et de la tragédie, se voient confier le rôle principal.



Ronald Ophuis (1968) vit et travaille à Amsterdam. Il a étudié à l’académie des Beaux-arts (Aki) d’Enschede et à l’académie Gerrit Rietveld d’Amsterdam. Il a remporté plusieurs prix, dont le prix Jeanne Oosting Prijs (2004), le prix Charlotte Köhler Prijs (1998) et le Kunstprijs Provincie Overijssel (1997). Il a exposé dans le cadre d’expositions individuelles au Stedelijk Museum d'Amsterdam, au musée Jan Cunen d’Oss et dans plusieurs galeries internationales. Il a également participé à de nombreuses expositions collectives aux Pays-Bas et à l’étranger, notamment au musée Stedelijk d’Amsterdam, à la Fondation Maeght, au musée Arnhem, à la Fondation Francès Senlis, au Gemeentemuseum Den Haag, au Kunstraum d’Innsbruck, au Kunsthal de Rotterdam, au musée Stedelijk de Zwolle et à la Biennale de Busan. Son travail fait partie des principales collections privées, corporatives et muséales, telles que le musée Stedelijk d’Amsterdam, le Gemeentemuseum Den Haag, le Centraal Museum d’Utrecht et le Museum De Fundatie de Zwolle.
 




Artiste de l'exposition : Ronald Ophuis


Informations Pratiques

Ceysson & Bénétière