Pat Andrea

Biographie

Pat Andrea est né en 1942 à La Haye (Pays-Bas). Il vit et travaille à Arcueil. Il est le fils de l'illustratrice Metti Naezer et du peintre Kee Andrea. Dès 1948, à l'âge de six ans, il reçoit son premier prix de dessin. Cependant, alors qu'il étudie à La Haye, dès 1954, sa première ambition est de devenir médecin. C'est une visite à La Royale Académie des Beaux-Arts qui détermine son ambition de devenir artiste. En 1960, il s'inscrit à l'Académie des Beaux-Arts de La Haye où il fait la connaissance de son "maître", le peintre Westerink, et d'autres artistes tels Walter Nobbe et Peter Blokhuis. En 1965, il finit ses études à l'Académie des Beaux-Arts. En 1967, Pat Andrea reçoit le prix de dessin Jacob Maris. Il commence à exposer en Hollande notamment à Amsterdam, à Arnheim, à La Haye mais aussi à l'étranger, en Suisse. Dès 1968, il a l'occasion d'exposer dans une institution muséale, à savoir le musée de Gemeente à La Haye. C'est à cette occasion qu'il rencontre le critique d'art Pierre Sterckx qui va promouvoir son travail en Belgique. Dans les années 1970, il fonde le groupe ABN avec deux de ses collègues-artistes Walter Nobbe et Peter Blokhuis. Il continue d'exposer aux Pays-Bas. En 1976, Pat Andrea organise sa première exposition à Paris au sein de la galerie Jean Briance. Il obtient cette opportunité grâce à l'invitation que lui lance Jean Clair. Pendant plusieurs années, il continue d'exposer à Paris. En 1979, quand il rentre de son deuxième voyage en Argentine, il décide de s'installer à Paris où il rencontre Antonio Segui. Pendant les années 1980, il va travailler à l'illustration de magazines culturels, artistiques ou littéraires. Le critique Jean Clair le choisit à nouveau pour la deuxième exposition qu'il monte ; cette dernière donne alors naissance au mouvement de la seconde moitié du XXe siècle qu'est la Nouvelle Subjectivité. Dans les années 1980, Pat Andrea exerce son activité artistique à La Haye, Paris et Buenos Aires. Il expose dans de grandes villes du monde entier telles que Amsterdam, Milan, Madrid, Los Angeles ... Il est présent lors des événements notables du monde de l'art contemporain (FIAC, par exemple) et au sein de grandes institutions (Centre Pompidou). En 1983, Pierre Sterckx l'invite à présenter son travail à la conférence Jeunesse et Arts Plastiques, à Bruxelles. Il met en place un atelier de dessin et de collage à l'Ecole de Recherche Graphique à Bruxelles. En 1984, il réitère son expérience en montant un atelier à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris. Au cours des années 1990, il est nommé professeur à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris. Les années 1990 à 2000 sont marquées par un très grand nombre d'expositions partout dans le monde et au sein des institutions les plus diverses. En 2002, il est élu "correspondant" à l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France.

Présentation

Dans l'oeuvre de Pat Andrea de grands personnages érotiques et inquiétants, souvent féminins, sortent tout droit de l’inconscient du peintre sur la toile. On y retrouve ses thèmes préférés : le sexe, la violence et la mort. En regardant les peintures de Pat Andrea, on assiste au huis-clos inquiétant entre des femmes et des hommes nus, des figures chancelantes et angoissées. La scène, ou plutôt la mise en scène, se passe habituellement dans une pièce aux traits géométriques, une chambre, un escalier... Ici pas de paysages : pour l'artiste "les paysages défont les relations humaines, je préfère les huis clos". La figure du chien est également omniprésente dans l'oeuvre de Pat Andrea.
"... J’ai commencé par ajouter des chiens, suivant une démarche un peu « mondrianesque ». Je dessinais verticalement les personnages, qui n'étaient pas encore coupés ni refaits, et les chiens apportaient une horizontalité au tableau. Je les utilisais donc formellement. Ils apportaient aussi beaucoup de mouvements. Le moment le plus beau pour moi était quand le chien devenait tellement fou qu'il ne voyait plus où il courait et qu'il poussait violemment une femme pour la faire chuter." Pat Andrea

"L'homme bouge, l'homme pense, l’homme est aussi la proie de pulsions sexuelles. Comment ne pas prendre en compte celles-ci ?" Pat Andrea

"... J’ai gardé le souvenir vivace d’une femme qui m'a séduit en dansant devant moi sans culotte. Sa jupe qui tournait, volait, c'était magnifique! Une image comme celle-ci est tellement forte qu’elle revient sans cesse dans mon travail. Cette insistance sur l’érotisme vient peut-être chez moi de l’éducation, et du besoin d’en prendre le contre-pied." Pat Andrea

"La forme est très importante pour moi. D’où ma passion pour le dessin. Certes, la peinture, les couleurs, tout ça est magnifique, mais à mes yeux, c’est presque du superflu. Quand on dessine, avec quelques lignes noires on peut tout figurer, tout montrer. C'est un tour de force que de s'astreindre à faire abstraction des couleurs, des tonalités, des questions d’espace, et de tout raconter à l’aide d’une simple ligne. Faire naître le monde par la force d’une ligne... C’est autrement plus fort, et plus efficace que toutes les photographies qui sont impuissantes à livrer le sens caché de la réalité."Pat Andrea

"... Ce que je veux, c'est saisir des images qui tentent de rivaliser avec celles de peintres que j’admire, je pense par exemple aux Primitifs flamands comme Van Eyck, Van der Weyden, ou à Goya. Très tôt, j’ai peint des personnages en proie à de petites catastrophes dans l’espace. Il s’agissait de gens qui perdaient l'équilibre, qui tombaient ou laissaient choir quelque objet, qui étaient agressés par un chien, qui fuyaient de peur... Ce qui m’intéresse et que je cherche à restituer sur la toile ou le papier, c’est toujours le moment où une situation change, se renverse, l’instant où quelque chose bascule et provoque un nouvel état des choses et des êtres. Il me faut, partant de modèles anciens, produire des images résolument modernes.
Je pense que formellement mon travail n'a jamais connu de coupures. De 1963, date à laquelle j'ai reçu mon premier grand prix (celui de l’Académie Royale), jusqu'à maintenant, j'ai développé une figuration qui au départ se veut réaliste mais s’avère vite ne pouvoir l'être. Le réalisme très poussé, que l'on trouve notamment dans les écoles de peinture hollandaise, ce n'est pas ce que je souhaitais faire. De ce point de vue, je me sens assez proche d’un Max Beckmann, pour moi l'un des très grands peintres du XXe siècle, lui aussi admiratif des anciens, ou d’Otto Dix."Pat Andrea

Toutes les citations sont tirées d'un entretien entre Jacques Henric et Pat Andrea
Expositions monographiques à la galerie
Pat Andrea, Luxembourg
10 septembre - 25 octobre 2009


Expositions de groupe à la galerie
10 ANS à Luxembourg, Wandhaff
02 juin - 04 août 2018


Expositions à la galerie Bernard Ceysson

2009 - Pompei I, II, III, IV
voir la fiche de Pompei I, II, III, IV

Expositions individuelles


2010
AMÉRICA LATINA - Maison de l'Argentine Cité Universitaire de Paris
2009
Pat Andrea – Projet Alice - Galerie des Ponchettes de Nice
Galerie municipale Julio Gonzalez, Arcueil
2008
"Figuration de l'imaginaire" au Centre d'art contemporain Raymond Farbos, Mont-de-Marsan.
2007
Pat Andrea - Alice in Wonderland, Frissiras Museum, Atenas
Pat Andrea : Around the Praise of Folly, Dirimart, Istanbul
2004
Pat Andrea, Galerie Ruta Correa, Fribourg
2001
Pat Andrea - Retrospective, Frissiras Museum, Atenas
2000
Pat Andrea - Corps et sentiments dans un espace plat - Oeuvres de 1980 à 2000, Villa Tamaris, Centre d'Art, La Seyne sur Mer
1999
Pat Andrea - Pinturas, Galeria Sen, Madrid

Expositions collectives

2007
Painting now ! - Back to figuration, Kunsthal Rotterdam, Rotterdam
2006
Dessins, galerie Catherine Issert, Saint-Paul de Vence
CAP-I-CUA, MITO, Barcelone
2005
Anthropography III , Frissiras Museum, Atenas
2004
The Dutch Show - Contemporary Dutch artists in Greek, The Netherlands Institute, Atenas
2003
Anthropogeography - The Human Figure at the beginning of the 21st century, Frissiras Museum, Atenas
2002
Unit C -Travelling thtough Painting, Frissiras Museum, Atenas
2000
Une Ville - Une Collection, Centre de la Gravure et de l'Image imprimée, La Louvière
1991
Autour de l'image imprimée II, Centre de la Gravure et de l'Image imprimée, La Louvière

"Alice au pays des merveilles - De l'autre côté du miroir", de Lewis Carroll
L'intégralité des deux célèbres romans de Lewis Carroll, en version bilingue, illustrés par Pat Andrea ! Chaque volume s'ouvre sur 24 toiles de l'artiste, éclairées par une phrase du roman, en anglais et en français.