Ceysson & Bénétière

Né en 1949 (Paris, France)

Après avoir abandonné ses études, Philippe Starck a débuté sa carrière en concevant deux intérieurs de boîtes de nuit à Paris dans les années 70 du XXe siècle. Le succès des clubs a attiré l'attention de M. François Mitterrand, alors président de la république française, qui a demandé à Starck de rénover l'un des appartements privés du palais de l'Élysée.

Deux ans plus tard, Starck projette l'intérieur du café Costes, à Paris. Il est alors en passe de devenir une célébrité du design. Il crée coup sur coup des intérieurs élégants pour les hôtels Royalton et Paramount de New York, pour le Delano à Miami et le Mondrian à Los Angeles. Il commence aussi à produire des chaises, des lampes, des motos, des bateaux et une ligne de produits ménagers et d'ustensiles de cuisine, comme son presse-agrume Juicy Salif pour Alessi.

Entre les années 1980 et 1990, Starck fait preuve d’une créativité extrêmement prolifique. Ses produits ont des formes sensuelles et attrayantes évoquant le caractère ou l'identité personnelle, et Starck leur donne souvent des noms pleins de finesse, poétiques ou fantaisistes (comme sa lampe Rosy Angelis, sa chaise La Marie et son tabouret ludique Prince Aha). Il n'est pas rare que le mobilier de Starck retravaille aussi des styles décoratifs antérieurs. Par exemple, l'élégante chaise Dr. No est une chaise de club traditionnelle faite, contre toute attente, en matière plastique moulé par injection. Bien que la matière et la forme semblent se contredire, ce sont justement de tels paradoxes qui fascinent dans le travail de Starck.

L'approche de Starck de la conception est subversive, intelligente et toujours intéressante. Ses objets surprennent et ravissent alors même qu'ils franchissent les limites établies et ébranlent les attentes. Dans les années 90 du XXe siècle, Starck commence aussi à promouvoir la durée de vie du produit et à déclarer que la moralité, l’honnêteté et l’objectivité font partie intégrante du processus de conception. Il affirme que le rôle du concepteur est de créer davantage de « bonheur » avec le moins possible. On croirait entendre Charles et Ray Eames, qui « voulaient rendre le monde meilleur ».

L'œuvre de Starck jouit certes d’une immense notoriété et possède une formidable sa capacité d’être à la mode, mais elle est avant tout une expression profonde et importante de la créativité du XXe siècle.