Drawing Now 2017

23 mars - 26 mars 2017

Drawing Now 2017

23 mars - 26 mars 2017




 Lorsque, participant en 1969 aux premières manifestations du groupe Supports/Surfaces encore en gestation, Pagès présente ses premières oeuvres majeures comme le Tas de bûches et briques ; il pulvérise simplement le concept de sculpture : nulle forme définitive - plus même cet enchaînement de formes successives qui, arrivées au bout de leur série, se répètent mécaniquement.

La sculpture devient pour Pagès, jusque dans ses matériaux, l’objet d’une véritable reconstruction, par là même bien étrangère au projet d’analyse et de déconstruction de l’oeuvre d’art, base essentielle des autres membres de Supports/Surfaces. Mais elle l’est tout autant par rapport aux oeuvres de certains des Nouveaux Réalistes qui, tels Arman ou Raysse, l’avaient fasciné. Mais où les artistes de « l’École de Nice » obéissaient à des principes fondamentaux, Pagès au contraire refuse tout principe restrictif pour mieux pouvoir explorer les systèmes de variantes. C’est avec ce travail, cistercien d’esprit, que Pagès, renoue avec le dessin.

Les papiers qu’il réalise alors méthodiquement ne sont pas des dessins de sculpteur au sens où l’on entend couramment ce terme : esquisses préparatoire à une sculpture, ou, au contraire, représentation de l’oeuvre achevée, le plus souvent tracées d’une manière sommaire mais efficace qui insiste sur les contours. Dépourvus du poids des matériaux, il deviennent en quelques sorte l’image en miroir des possibilités de l’oeuvre sculptée traduite au moyen d’encre de couleurs. L’ensemble des feuilles apparaissent alors telle une sorte de diagramme qui, cependant, grâce en particulier à l’impression des nervures des éléments ligneux conserve cette charge de réalité constante de son travail.


Daniel Abadie, À travers les mailles du filet, in « Bernard Pagès - Papiers », Musée Picasso, Antibes, Éditions Snoeck, 2015. 




Artiste : Bernard Pagès