Party Decorations - Exposition de l'artiste Joe Fyfe

11 décembre 2020

Party Decorations - Exposition de l'artiste Joe Fyfe

11 décembre 2020




 

Du 11 au 25 décembre 2020

Room 201, 14 Ton That Dam, D1, Hô-Chi-Minh-Ville, Vietnam


Drags, fanfares et drapeaux


Joe Fyfe


Quels sont ces éléments qui composent cette exposition ? Quel est leur point commun?  Ce que j'ai appris, c'est que la peinture est une forme, des constituants physiques, et la manière de faire une peinture, les techniques utilisées, voilà vraiment ce qu'est la peinture. Ces décisions sont, en fait, cruciales. Ils révèlent la pensée de l’artiste, la manière dont il s’interroge sur la peinture, son histoire, sa politique, voire les comportements des peintres dans l’utilisation de leurs techniques.
À un moment donné, j'avais commencé à regarder la peinture et à m'interroger sur elle comme une chose. Bientôt, ou plutôt finalement, j'ai commencé à penser à définir ce qu'était la peinture comme des choses qui sont peintes, ou plus exactement, des choses que j'aimais comme elles étaient peintes, comme certains bateaux, bornes d'incendie ou portes que je croiserais autour de New York City, où j'habitais. Finalement, mon concept de ce que le tableau s'est déplacé vers la pensée des choses colorées mais non peintes : supports en tissu - drapeaux, parapluies, cerfs-volants, bannières - mais ma notion centrale est restée : il y a une responsabilité à aborder les limites du tableau une forme. C'est là que j'ai pu trouver une liberté imaginative.
Il y a environ cinq ans, j'étais dans une exposition à Bruxelles qui comprenait le travail d'un artiste que j'admirais beaucoup, Claude Viallat, dont l'œuvre avait longtemps utilisé des supports de peinture trouvés et semblait plaider en faveur d'un art sans frontières et éphémère. Son travail a su se maintenir dans le domaine de l'abstraction tout en reflétant les réalités politiques. Dans cette exposition, j'ai montré une œuvre reconstituée à partir d'un drapeau cambodgien à l'envers, un chiffre d'une bannière trouvée, et une partie d'un parapluie avec l'insigne d'une banque dessus. Claude l'a vu et a dit: "J'utilise aussi des parapluies." Je me suis arrangé pour que nous ayons une exposition  à deux à St-Etienne, en France, où nous avons partagé le thème du parapluie. J'ai passé l'été précédent en Italie, où j'ai réalisé la majeure partie du travail. J'ai finalement décidé de n'utiliser que des drapeaux comme supports, et d'utiliser une partie d'un parapluie comme figure, avec d'autres ajouts, parfois de la toile. J'aimais leur portabilité, mais aussi travailler avec des drapeaux, de toutes sortes, corporatifs, historiques, fonctionnels, était une négation de leurs propriétés déclaratives. Ce n’était pas seulement un exercice formel, mais plutôt un nivellement. Comme les peintures «Mao» de Warhol, où il traitait le visage répandu de ce dictateur avec la même attitude qu’il traitait un portrait de Liza Minelli. Il s'agissait de diminuer l'autorité, pensez au peintre anarchiste postimpressionniste Camille Pissarro, «[…] notre philosophie moderne est absolument sociale, anti-autoritaire et anti-mystique. Mais le travail, je l’espère, est aussi visuel, c’est-à-dire que vous ne vous contentez pas de les consommer, ils sont quelque peu contemplatifs, ils résisteront à un examen approfondi, toujours intéressant à regarder.

 




Artiste :
Joe Fyfe