André Fougeron

Biographie

Né à Paris le 1er octobre 1913 dans une famille ouvrière originaire de la Creuse. André Fougeron est un peintre français. Après des études primaires, il devient apprenti dessinateur, métallurgiste pendant un temps puis chômeur. Autodidacte, il participe, avec Édouard Pignon, au groupe des "Indélicats". En 1936, antifranquiste déclaré, il peint des oeuvres engagées (mort et faim, espagne) et en 1939, il prend sa carte au parti communiste. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il imprime des tracts clandestins dans son atelier. En 1938 et en 1939, il est mobilisé. En 1940, il combat à la frontière belge. Il est fait prisonnier. Il réussit à rejoindre la zone libre, il est immobilisé à Périgueux puis retourne à Paris où il milite dans la Résistance. En 1941, son atelier est transformé en imprimerie clandestine. Il dessine les titres avec ses camarades et imprime des journaux : L’Université Libre, Les Lettres françaises, L’Art français etc. En 1942, il abandonne son atelier par mesure de sécurité, à cause d’une arrestation. Cependant, il remonte avec ses camarades un nouvel atelier d’imprimerie. Des artistes plasticiens se rassemblent, ils adhèrent au « Front National ». Fougeron est nommé responsable du « Front National des Arts ». Les peintres Edouard Goerg et Edouard Pignon forment avec lui la direction clandestine. Jacques Villon lui procure du travail et l’initie à la gravure. Dès 1943, il est élu membre titulaire de « La Jeune Gravure Contemporaine ». En 1944, il rencontre Pierre Villon et Paul Eluard. Le « Front National des Arts » édite un album, Vaincre, vendu au profit des « Francs-Tireurs et Partisans Français ». Il grave 5 eaux-fortes pour un poème de Martial d’Auvergne : Prière pour les déshérités. Il passe un contrat avec la Galerie Drouin. Pendant l’insurrection parisienne et la reprise de la direction des Beaux-Arts, attaché au cabinet de Joseph Billiet. Il passe directeur des Beaux-Arts jusqu’en novembre 1944. Joseph Billiet le charge, en accord avec le Comité Directeur du Front National des Arts et le Président du Salon d’Automne P.P. Montagnac, d’organiser une exposition d’œuvres de Pablo Picasso au prochain Salon d’Automne appelé le Salon de la Libération. Hommage rendu au plus grand peintre vivant symbole de la résistance artistique à l’occupation nazie. Le Front National des Arts présente au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris l’exposition Henri Rousseau le douanier pour commémorer le centenaire de sa naissance. La toile La Guerre est découverte et montrée pour la première fois. Le Front National des Arts organise toute une série de campagnes et de démarches pour faire acquérir la toile par l’Etat. En 1947, il séjourne en Italie. Il obtient la publication d’un album de dessins, préfacé de Louis Aragon, aux éditions Les 13 épis. En 1948, sa toile Les Parisiennes au marché fait scandale par son inspiration sociale. Cette même année, il dessine une affiche contre la bombe atomique ; il est alors inculpé et poursuivi.

Présentation

La question du réalisme est au coeur du débat des intellectuels communistes. La toile de Fougeron Les parisiennes au marché (musée d'art moderne de Saint-Etienne) illustre la théorie du réalisme-socialiste, soutenue par Aragon et les lettres Françaises. Cette peinture, expressioniste très éloignée de celles de Léger ou de Picasso, ses contemporains, n'a pas été reconnue à sa juste valeur (voir le livre de B. Ceysson "Fougeron").
"André Fougeron est l'un des grands peintres réalistes du xxe siècle. Militant communiste, résistant, il est, à la Libération, l'un des plus prometteurs des jeunes peintres de tradition française. Sa peinture, avec celle de Pignon et de Gischia, se démarque de celle des non-figuratifs par son dessin stylisé et expressif. Prix national des arts en 1946, Fougeron présente au Salon d'automne de 1948, Les Parisiennes au marché, prémices d'un « nouveau réalisme ». Son manifeste, « Le peintre à son créneau », contre l'abstraction, l'art pour l'art, veut un art pour le peuple. Tableau et manifeste font scandale. Fougeron, pour la critique bourgeoise et communiste, est l'incarnation du réalisme socialiste. Or, il ne se plie pas plus aux dogmes de l'art stalinien que Boris Taslitzky, Mireille Miailhe, Jean Amblard ou Gérard Singer que lui oppose, en 1953, Aragon. Critiqué par les soviétiques, pour Défense nationale, 1950 et Le 18 mars 1871, l'enterrement du fils de Victor Hugo, 1952, il l'est par Aragon, pour Civilisation atlantique, 1953. Malgré tout, André Fougeron maintient son engagement de peintre et de militant. Vers 1970, son style se rapproche de celui de la Figuration narrative.
En 1976 et 1977, peintures et dessins destinés à célébrer le centenaire de la mort de Courbet sont une réponse explicite au livre de 1952 d'Aragon : « L'exemple de Courbet ». Fougeron investit l'oeuvre de celui-ci. Elle est son atelier, sa fabrique. Il en réactive thèmes et motifs, transcrits avec précision, dans le contexte qui est le sien. Cette célébration critique de l'art et de la « puissance charnelle » de Courbet met en question sa propre vie de peintre. Ses oeuvres sont en rupture radicale avec un art français plaisant et décoratif ».
Expositions de groupe à la galerie
Guerre(s), Paris
18 décembre 2019 - 01 février 2020

Bagarre Générale- Dessins, Saint-Etienne
29 janvier - 03 mai 2009


1936
Expose à la première Maison de la Culture, rue de Navarin, IX e arrondissement.

1937
Expose au salon des Surindépendants. Invité à l’exposition de « L’Art Cruel » organisée par Jean Cassou à la galerie Billiet-Worms.
Participe au groupe de la « Nouvelle Génération » formé par Henri Hérault.

1942
Invité à l’exposition « Les Etapes du Nouvel Art Contemporain », organisée par Gaston Diehl. Galerie Berri-Raspail.

1943
Invité à l’exposition « Douze peintres d’aujourd’hui » à la Galerie de France. Texte de présentation de Gaston Diehl.
Expose au Salon des tuileries « Rue de Paris 43 », 1ere version. Présente au Salon d’Automne une deuxième version détruite.

1944
Invité à l’exposition « Dix peintres subjectifs » organisée par Bernard Dorival à la Galerie de France.

1945
Participe à l’exposition « la Jeune Peinture Française » au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles.
Dessine les maquettes des décors et des costumes de « Divinas Palabras » de Ramon Valle Inclan. Théatre des Mathurins, mise en scène de Marcel Herrand. Le Front National des Arts présente « Daumier Polémiste » au musée Galliera. 120 lithographies et sculptures. Catalogue préfacé par René Huygue de l’Académie Française. Première rencontre à Paris et début d’une longue amitiè avec Renato Guttuso.

1946
Varsovie. Musée National « La Peinture Française contemporaine », Fougeron, Gischia, Pignon, Tal-Coat. Exposition organisée par Pierre Francastel. Le Front National des Arts se dissout et avec d’autres artistes rassemblés dans la Résistance fonde une vaste « Union des arts plastiques » rattachée à « L’Union Nationale des Intellectuels ». Fougeron est élu secrétaire général de l’Union des Arts Plastiques, poste qu’il occupera jusqu’en 1950.
Avec l’appui de Jacques Jaujard et de Robert Rey, premier Salon d’Art Français Contemporain au Musée du Luxembourg. Catalogue préfacé par Jean Cassou. Première exposition particulière à la galerie Billiet-Caputo. Prix National de la Direction des Arts et des Lettres.

1947
Exposition à l’Ecole des Beaux-Arts : « Le Prix National et les boursiers de l’Etat ».

1948
Salon d’Automne.

1949
Salon d’Automne « Hommage à André Houllier » (collection du Musée Pouchkine, Moscou).

1951
Galerie Bernheim-Jeune, exposition particulière « Le Pays des Mines » sous-titrée « Contribution d’un nouveau réalisme français ». L’exposition deviendra itinérante et sera présentée dans plusieurs villes de France : Lens, Douai, Saint-Etienne, Marseille, etc…
Participe à l’exposition « Peintres d’aujourd’hui France-Italie », Palais des Beaux-Arts, Turin.

1952
Exposition particulière. Galerie R. Creuze.

1953
Expositions particulières à Milan (Galerie La Colonna) et Rome (Galerie Schneider).

1954
Invité à la Biennale de Venise : Lithographies.

1955
Exposition particulière. Galerie R. Creuze.

1956
Le Musée des Beaux-Arts de Tours présente : « La Tourraine dans la peinture de Fougeron ».
Exposition particulière de lithographies et dessins. Galerie Sagot-Le Garrec.

1958
Bruxelles. Galerie La Proue, exposition de Lithographies.

1960
Exposition particulière Galerie Montmorency. Catalogue préfacé par Maximilien Gauthier et Jean Marcenac.

1964
Exposition particulière Galerie Katia Granoff.

1965
Participe à l’exposition « Art et Résistance en Europe » : Musée civique de Bologne, Musée civique d’Art moderne de Turin.

1966
Vienne. Invité à l’exposition « L’Art engagé depuis Goya ».

1968
Berlin. Exposition à caractère rétrospectif à la Neue Berliner Galerie. John Heartfield prononce le discours de bienvenue au nom de l’Union des peintres de la République Démocratique Allemande. L’exposition est ensuite présentée à Weimar (Kunsthalle), Dresde (Albertinum) puis à Moscou (Musée Pouchkine) et à Leningrad (Musée de l’Ermitage).
Grand Prix des Peintres Témoins de leurs temps 1968.

1969
Exposition particulière Galerie Katia Granoff.
Participe à l’exposition « Art et travail » organisée au Musée Galliera pour célébrer le 50e anniversaire de la création de l’Organisation Internationale du Travail. Catalogue préfacé par René Huygue de l’Académie française.

1972
Exposition particulière « La Loire et ses vendanges », centre d’Art International.

1973
Châteauroux. Espace des Cordeliers. Exposition à caractère rétrospectif : «1943-1973 Peintures et dessins ». Catalogue préfacé par Pierre Josse.

1974
Voyage à Berlin. Entretiens à l’Académie des Beaux-Arts de la République Démocratique Allemande pour assister Suzanne Pagé, conservateur, dans la préparation de l’exposition qu’elle organisera en novembre au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (ARC 2) des photomontages de John Heartfield.

1975
A partir de cette date expose chaque année dans le cadre de la F.I.A.C. au Grand Palais : Stand Toninelli Arte Moderna.
Exposition particulière. L’ Oeuvre sur papier « 33 compositions dessinées », Galerie La lampe dans l’horloge.

1976
La Galerie Toninelli Arte Moderna présente l’exposition « Les Affrontements » successivement à Rome, Bologne, Milan et Palerme.
Sofia. Participation à la 2° Triennale Internationale d’Art réaliste. Prix avec médaille et diplôme.
Fédération de Paris du Parti Socialiste. Participe à l’exposition du 40e anniversaire du Front Populaire. Une toile, deux dessins (les débuts…)

1977
Châteauroux. Maison de la Culture. Exposition particulière : « Courbet, suite…B.D. » 25 compositions dessinées, plume, encre de Chine. Présentation Maurice Serrulaz, Conservateur en chef honoraire du Cabinet des dessins du Musée du Louvre.

1978
Recklinghausen (Städtische Kunsthalle), Oberhausen (Städtische Galerie Schloss). Exposition particulière « Hommage à Courbet » et mini-rétrospective. Commissaire Thomas Grochowiak.

1979
Saint-Etienne. Musée d’Art et d’Industrie. Invité à l’exposition « L’art dans les années 30 en France », commissaires Bernard Ceysson – Jacques Beauffet. Hanovre. (Kunstveiren Hannover). Invité à l’exposition « Nachbilder ». Commissaire Katrin Sello.
Lille. Musée des Beaux-Arts. Participe à l’exposition « Les uns par les autres ».

1980
Musée de l’Ordre de la Libération. Invité à l’exposition « Résistance-Déportation 1933-1945-Création dans le bruit des armes »
Elu membre correspondant (classe de peinture) de l’Accademia Delle Arti Del Disegno-Florence.

1981
Centre Georges Pompidou. Participe à l’exposition « Œuvres contemporaines des collections nationales ». Accrochage IV. Commissaire Maurice Eschapasse. Centre Georges Pompidou. Expose trois toiles, un pastel, un dessin à « Paris-Paris créations en France 1937-1957 », commissaire Germain Viatte.

1982
Londres. Invité au Barbican Center : « Aftermath – New Images of Man France 1945-1954 ». Commissaires Germain Viatte et Sarah Wilson. Exposition ensuite présentée au Musée Louisiana à Humlebeack.
Malines. Centre culturel. Participe à l’exposition « L’engagement social dans l’Art ».
Lille. Expose au musée des Beaux-Arts. « De Matisse à nos jours », commissaire Aude Cordonnier.
Le Musée National d’Art Moderne acquiert sa toile « Les Juges », (1950). Dunkerque. Inauguration du Musée d’Art Contemporain. (Deux toiles).

1983
Chartres. Quatre toiles de « l’Hommage à Courbet » sont exposées au Musée des Beaux-Arts : "Exigences de réalisme dans la peinture française entre 1830 et 1870". Commissaires Sylvie Douce de la Salle, conservateur du Musée des Beaux-Arts et Patrick Le Nouene, conservateur adjoint.

1984
Nice. Villa Arson. Centre National des Arts Plastiques. Présenté par Francis Parent, participe à l’exposition « Ecritures dans la peinture », commissaires Michel Butor et Henri Maccheroni.
Gare de Paris-Est. Rencontres Art-Public. Invité à l’exposition « Figure Figures ».

1985
Château de Nointel. Musée-Centre d’Art Contemporain Prince Murat. Invité à l’exposition « 40 artistes regardent Victor Hugo ». Catalogue préfacé par Raymond Perrot.

1986
Participe à l’exposition itinérante : « Les figurations des années 60 à nos jours ». Commissaires Gérard Xuriguera et Francis Parent.
Lille. Expose au Palais Rihour. « 50/100 Le jeu des ans » (Union des Arts Plastiques). Commissaires Edouard Trémeau et Michel Joulé.
Saint-Brieuc. Nouveau Musée, deux toiles et deux dessins à l’exposition : « 1936. Crise et espérance dans l’art et l’actualité ». Commissaire Pascal Aumasson, conservateur du musée.
Cracovie. Pavillon des expositions, participe à la 11eme Biennale Internationale de la Gravure.
Varsovie. Galerie Zacheta. Invité à présenter deux toiles dont « Les Parisiennes au marché » (1948) à « Paris en 4 temps 1913-1925-1947-1972 ». Commissaires généraux : Dominique Bozo et Ryszard Stanilawski, commissaires de l’exposition Stanislas Zadora et Serge Fauchereau.
Grand palais. Salon d’Automne, participe à l’hommage rendu aux « Peintres Témoins de leur Temps ».
Espace Belleville, expose une toile à « L’Art témoin ou acteur dans la société », commissaire Francis Parent. Catalogue préfacé par Gérard Xuriguera et Francis Parent.
Canterbury College of Art (The Herbert Read Gallery) : participe à l’exposition « De Delacroix à Dubuffet, livres illustrés d’artistes français. »

1987
Galerie Jean-Jacques Dutko. Exposition particulière : « Pièces détachées 1937-1987 ».