Jean Degottex

Premières œuvres
Autodidacte, Jean Degottex commence à peindre durant son service militaire en Algérie et en Tunisie en 1939. Son style se rapproche alors d’une forme de fauvisme épuré.
Après la Seconde Guerre mondiale, il fait la connaissance de peintres abstraits lyriques, tels que Jean Bazaine et Alfred Manessier, et s’engage dans un travail créatif non-figuratif. En 1949, il expose pour la première fois chez le galeriste Denise René, qui soutient les artistes de l'avant-garde abstraite. Il présente ses nouvelles créations dans plusieurs galeries, dont la galerie Beaune, et reçoit le prix Kandinsky en 1951. En 1952, il expose à la galerie d'Aimé Maeght dans le cadre d’une présentation du groupe des Mains éblouies. En 1953, il présente certaines œuvres à l’exposition Younger European Painters du Musée Solomon R. Guggenheim de New York.

L’expérience de Portsall
En 1954, sur une proposition du poète et critique d’art Charles Estienne, Jean Degottex s’installe avec René Duvillier et Serge Poliakoff à Portsall, sur la côte nord du Finistère. Durant tout l’été, il réalise des centaines de paysages maritimes (série des Vagues). Il utilise l’encre de Chine ou l’aquarelle, qui exigent spontanéité et rapidité d’exécution. La technique utilisée par Jean Degottex à Portsall montre l’importance du geste instantané, qui conserve une grande importance dans ses œuvres ultérieures. Ses œuvres en extérieur sur les dunes et les grèves situées entre Argenton et Lampaul intègrent également les éléments naturels accidentels, tels que des gouttes de pluie et des grains de sable.

L’abstraction lyrique gestuelle
En février 1955, Jean Degottex expose à la galerie surréaliste de L'Étoile scellée où il rencontre André Breton qui préface une exposition avec Charles Estienne. André Breton lui fait découvrir la pensée Zen et la calligraphie extrême-orientale, notamment la calligraphie chinoise et le sumi-e japonais. Cette découverte marque un tournant primordial dans la recherche artistique de Jean Degottex, qui détruit pratiquement toutes ses œuvres antérieures. Les nouvelles créations de l’artiste sont influencées par l’écriture automatique surréaliste et par les principes essentiels de la philosophie zen : le vide et le souffle vital. Sa technique consiste en une première phase de profonde méditation, au cours de laquelle il applique des couleurs sombres sur le fond de la toile. L'état méditatif permet de préparer le geste créatif, qui se manifeste avec fulgurance. Jean Degottex marque alors la peinture encore fraiche d’un geste ample, minimum, rapide et définitif. La spontanéité de ce geste permet de transcender la frontière entre créateur et création, en confondant l'expression des émotions de l’artiste et l’essence du signe représenté. Selon l'artiste, "il n’y a pas à proprement parlé de vision avant, le geste de la fleur c’est la fleur".
Expositions de groupe à la galerie
50: Les années fertiles, Luxembourg
30 juin - 31 août 2011


- Bernard Lamarche-Vadel, Degottex, l'œuvre de Jean Degottex et la question du tableau. Musée de peinture et de sculpture, Grenoble / Musée d’art et d’industrie, Saint-Étienne, 1978