Denis Castellas

Souvent, les commentateurs distinguent avec netteté deux grands chapitres dans l’œuvre de Denis Castellas (né en 1951) : l’installation conceptuelle, jusque la fin des années 1990 ; la rupture de la peinture figurative ensuite. Pourtant, malgré le changement de médium se poursuit sans relâche une quête du surgissement de la pensée et de ses fulgurances mémorielles, quête entamée en marge des modes et des principaux courants de l’art actuel. Avec la même plasticité que le cortex, la peinture de Castellas embrasse fragments, traces, réminiscences, visions, pour mieux se métamorphoser, dans une acception résolue de l’effacement. Demeurent ainsi des hommes étêtés, des jambes coupées, des enfants boudeurs, des clins d’œil à l’Histoire, à l’art ou à la littérature, des avions crashés, Mickey, des portraits d’anonymes et de personnages célèbres. A l’instar du temps qui modèle dans le purgatoire de l’esprit souvenirs, visages, événements, la méthode de création de Denis Castellas laisse figures et motifs osciller, affleurer, se réincarner ou, au contraire, devenir de nature toujours plus spectrale. Là, peu à peu, par un processus saisissant de subtilité, le tableau devient l’absolue mémoire de lui-même. La galerie Bernard Ceysson, fidèle à son engagement en faveur de la peinture contemporaine, présente à Paris du 9 février au 24 mars 2012 un ensemble de travaux récents de Denis Castellas.