Ceysson & Bénétière

Avec la réalisation de papiers collés, Estève s’accorde une « récréation ». Sur une table encombrée de papiers de couleur, de journaux divers et autres papiers d’emballage, il découpe, assemble, épingle et colle les éléments que le hasard des formes et son imagination lui inspirent. Le désordre est effacé, in fine, par une composition qui crée un magique équilibre. 

Estève appréciait la technique du collage qui ignore la contrainte du temps et lui donnait une liberté de création, dans la forme comme dans l’esprit, avec références à son sens de l’humour, ses connaissances historiques et littéraires. 

Estève se disait le peintre « le plus lent de la planète », c’est pourtant aux tableaux peints à l’huile qu’il accorde le plus grand intérêt et le plus clair de son temps. Plusieurs toiles étaient en chantier parallèlement pendant trois, quatre années parfois. L’œuvre sur papiers en est le limon pourrions-nous dire, qui se décante avec la réflexion de l'artiste, profonde, constante et jalousement protégée ; son travail sur le temps long permet ainsi à l’œuvre peint d’atteindre la plénitude recherchée, ainsi qu’à sa palette de couleurs d’évoluer avec une plus grande liberté. 

Les titres rares interviennent comme des clins d’œil pour permettre de croiser la réflexion de l’artiste. Loin des brumes de l’automne dévoilées par Breunales, Estève nous dépayse avec le rayonnement fragmenté de Solstice d’été.

L’exposition à la Galerie Ceysson & Bénétière à Lyon, n’est-elle pas, avec ce dernier acte, la rétrospective de la dernière décennie de l’œuvre de Maurice Estève ?

Ceysson & Bénétière
21 rue Longue
69001 Lyon