Roland Quetsch

14 décembre 2019 - 15 février 2020

Roland Quetsch

14 décembre 2019 - 15 février 2020




 

« (…) À l’époque où j’étais étudiant, l’idée de « point zéro » dans la peinture me fascinait. Elle donnait une « raison » à ma réflexion. Ce dont j’avais besoin - et probablement ce que je recherchais -, c’était un moyen d’entrer dans la peinture. Une fois que j’ai eu trouvé ma propre justification et mon propre style, je suis rapidement passé à d’autres problématiques. Je me suis éloigné de l’expression et, ce faisant, j’ai pu me concentrer sur la forme. C’est le problème le plus intéressant de la peinture aujourd’hui. (…) »

Roland Quetsch - Entretien avec Joe Fyfe, Roland Quetsch, 2018


Une nouvelle approche de la peinture, un nouveau départ, un « point zéro » pour une nouvelle forme d’expérimentation, c’est peut être cela qui a motivé Roland Quetsch à se lancer dans la peinture.
Outre sa fascination pour les peintres contemporains américains - nous citerons notamment Frank Stella ou encore Ellsworth Kelly - Roland Quetsch pense sa peinture en terme de formes et de couleurs, notions essentielles à son travail dictées par ces pairs.

Souvent liés aux concepts issus de l’architecture et de la photographie, Roland Quetsch voit la peinture comme une approche légitime à adopter pour référencer le monde réel et artistique tout en le conceptualisant dans l’otique de créer des oeuvres ouvertes à l’interprétation.

Observant le bâti contemporain de villes comme New York ou encore les grands espaces islandais ; par l’harmonisation des coloris et les nivellements des territoires, Roland Quetsch redécouvre une palette de couleurs qu’il ré-interprète dans le séquençage de sa peinture. Ces strates de couleurs qu’il développe sur ses compositions proposent à l’oeil du spectateur une gymnastique visuelle.

Ses fragmentations comme il se plait à les appeler, expansion de la notion de pixellisation, perturbent la vue de ces aplats que l’artiste s’emploie à vernir avec précision et minutie. Cette rythmique saccadée, intensifie les ondulations de la toile, dévoilant parfois le préambule d’une réalisation de longue haleine.
Bien que ces oeuvres impressionnantes par leurs formats et leurs techniques soient d’un poids non négligeable, la précision de la finition, sans ratures, sans rayures, en somme sans imperfections, offrent une sensation de légèreté à cette peinture exigeante.
Pensées sur croquis, maquétisées pour certaines, arrivées en ce nous pourrions appeler un « kit de construction » avant une mise en production intense tant physiquement que temporellement, Roland Quetsch, construit son oeuvre autant que le discours qui l’accompagne en repoussant les limites d’une peinture formelle.

La galerie Ceysson & Bénétière est heureuse de proposer des travaux récents de l’artiste pour cette nouvelle exposition. Sortant des carcans de la peinture traditionnelle qui veut une peinture montée sur chassis régulier et au delà des présentations dites classiques que nous pourrions retrouver dans la peinture de Roland Quetsch, ce dernier offre une exposition plurielle livrée à d’autres interrogations de présentation.
La superposition, la visibilité assumée et revendiquée du chassis, la destruction, la finition de sa peinture, Roland Quetsch va encore une fois nous dérouter par la présentation d’oeuvres de très grands formats pensées par séquences démontées, mal menées, unies, et déployées.

Maëlle Ebelle
 




Artiste de l'exposition : Roland Quetsch


Informations Pratiques

Ceysson & Bénétière